Mercedes-Benz 190 (W201) : la “Baby Benz” qui a changé l’histoire
Une petite Mercedes qui a fait grand bruit
Quand on pense à Mercedes-Benz, on imagine souvent de grandes berlines de luxe, imposantes et confortables. Mais au début des années 80, la marque allemande décide de casser les codes : en 1982, elle lance la 190 W201, surnommée affectueusement la “Baby Benz”. Une voiture plus compacte, plus abordable, mais qui garde toute la noblesse de l’étoile à trois branches.
Pour Mercedes, c’était un pari risqué. Mais le résultat fut un succès éclatant. La 190 n’était pas juste une petite sœur des Classe S et E, c’était une révolution sur roues.
L’origine d’un pari audacieux
À la fin des années 70, BMW et Audi séduisent déjà une clientèle jeune avec des modèles dynamiques comme la Série 3 ou l’Audi 80. Mercedes, elle, reste perçue comme une marque pour les patrons et les diplomates. Pour conquérir ce nouveau public, il fallait une voiture différente : plus compacte, plus sportive, mais sans renier la qualité Mercedes.
Le développement de la 190 a coûté près de 2 milliards de marks – un investissement colossal. Mais Mercedes savait qu’elle jouait une carte maîtresse pour son avenir.
Un design intemporel signé Bruno Sacco
Derrière les lignes de la 190, on retrouve le génie de Bruno Sacco, maître du design Mercedes. Pas d’extravagance : une silhouette sobre, anguleuse mais élégante, parfaitement proportionnée. Un style qui ne vieillit pas, encore aujourd’hui.
Son aérodynamisme était révolutionnaire pour l’époque, avec un Cx de 0,33, gage d’efficacité et d’économie. Une preuve que Mercedes pensait déjà à conjuguer élégance et modernité.
Une technologie en avance sur son temps
La 190 n’était pas seulement belle, elle était bourrée d’innovations. Sa suspension arrière multibras, inédite, offrait une tenue de route exceptionnelle. Sa sécurité passive était exemplaire, avec des zones de déformation calculées. Et malgré sa taille plus modeste, elle respirait la robustesse et la qualité typique de Mercedes.
C’était bien plus qu’une “entrée de gamme” : c’était une Mercedes à part entière.
Une gamme de moteurs pour tous les goûts
La force de la 190, c’est d’avoir proposé un éventail impressionnant de motorisations :
- Les versions essence classiques (190, 190E) adaptées aux familles et aux cadres.
- Les diesels increvables (190D, 190D 2.5, TurboDiesel), qui ont fait la réputation d’endurance de la Baby Benz.
- Et surtout, les légendaires versions sportives Cosworth (190E 2.3-16, 2.5-16), capables de rivaliser avec la BMW M3.
Autrement dit, il y avait une 190 pour chaque conducteur.
La surprise sportive : la 190E Cosworth
En 1984, Mercedes surprend tout le monde en s’alliant avec Cosworth pour créer la 190E 2.3-16. Sous le capot : un moteur 16 soupapes de 185 ch, une vraie machine de course.
Puis vinrent les mythiques Evo I et Evo II, homologuées pour le DTM, avec leurs ailes élargies et leurs énormes ailerons. Aujourd’hui, une Evo II dépasse les 300 000 € aux enchères. Une légende vivante.
Et qui a remporté la première course d’inauguration du Nürburgring en 1984 au volant d’une 190E ? Un certain… Ayrton Senna. Rien que ça.
Un succès planétaire
Au début, certains puristes doutaient : une petite Mercedes, est-ce vraiment une Mercedes ? La réponse fut claire : oui, et même mieux. Entre 1982 et 1993, 1,8 million d’exemplaires sortirent des usines. La 190 conquit l’Europe, l’Amérique et l’Asie, séduisant aussi bien les familles, les cadres que les passionnés de conduite.
L’héritage d’une pionnière
La Mercedes 190 est bien plus qu’un modèle de transition : elle est l’ancêtre direct de la Classe C, devenue aujourd’hui la Mercedes la plus vendue au monde. Sans la Baby Benz, peut-être que Mercedes n’aurait jamais conquis le marché des compactes premium.
Et aujourd’hui encore, la 190 séduit les collectionneurs :
- Les diesels tournent toujours, increvables.
- Les modèles essence classiques offrent un charme discret et abordable.
- Les Cosworth et surtout les Evo sont des icônes absolues.
Conclusion : la petite qui voyait grand
La Mercedes-Benz 190 W201 a marqué une époque. Elle a montré qu’on pouvait être compacte sans perdre en prestige, qu’on pouvait être accessible sans trahir le luxe, et qu’une Mercedes pouvait aussi être sportive.
Quarante ans plus tard, elle reste un symbole : celui d’une voiture qui a su réconcilier tradition et modernité, et qui a ouvert à Mercedes un nouveau chapitre glorieux.
Une chose est sûre : la “Baby Benz” n’a rien d’une petite. C’est une grande dame de l’automobile.
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